Là où je dois vivre ma vie.
Après plus d'un an dans la région parisienne, sans aucune escapade dans le Sud de la France où j'ai pourtant vécu pendant 20 ans, voilà que je suis retourné à Cannes une dizaine de jours, histoire de revoir ma famille, les quelques amis que j'ai encore là-bas, et profiter un peu de la canicule et des palmiers.
Tout porte à croire qu'après une telle absence, j'ai dû me sentir très nostalgique en rentrant "au bercail". C'est vrai. Dans le TGV, quand j'ai vu la mer pour la première fois de l'année, j'en ai eu les larmes aux yeux. J'ai passé quasiment toutes mes journées à prendre tout en photo, non pas par élan touristique mais plutôt pour emporter avec moi les images de tous ces lieux dans lesquels jai passé mon enfance.
J'ai revu de la famille (les grands-parents paternels qui m'ont élevé, mon père qui reste persuadé que ma vie à Paris est une lubie et que je finirai par rentrer sagement "à la maison", ma grand-mère maternelle qui vit seule et qui n'avait pas l'air de se rappeler pourquoi je ne lui avais pas rendu visite depuis aussi longtemps, ma cousine et ses parents qui aiment Disneyland et comprennent un peu mieux mon choix de vie, ma grande cousine Laëtitia et son fils de 2 ans, Jibril, que je regrette de ne pas voir grandir), j'ai revu des amis (mes deux meilleurs amis du Sud, deux frères que je connais depuis treize ans maintenant - et à l'âge de 21 ans, ça représente beaucoup, un camarade de classe de Primaire que je n'avais pas revu depuis le CM1 et qui est devenu encore plus gay que moi !, mais aussi ma marraine très amie avec ma grand-mère, surtout depuis que je suis parti et qu'elle s'est retrouvée "seule").
Ma grand-mère paternelle et moi. Mon grand-père paternel. Mon père. Ma cousine Maëva et moi. Ma tante Gigi et mon oncle Jean-Mi. Ma grand-mère maternelle, ma cousine Maëva, le petit Jibril et moi. David, ami d'enfance du primaire, et moi. Ma marraine Précilia et moi. Pierre Emmanuel et Jean Gabriel, mes meilleurs amis du coin.
Après tout cet enchevêtrement de souvenirs, d'émotions et de retrouvailles, que dois-je penser ? Ai-je bien fait de tout quitter pour partir à 1000 kilomètres de la Méditerranée.
Eh bien, oui ! Parce que pendant ces dix jours, j'ai ressenti quelque chose que je n'avais pas prévu. Je ne me suis pas senti "chez moi" et j'ai eu l'impression d'être détaché de tout ça. Malgré le plaisir éprouvé de revoir tous ces gens et tous ces lieux, j'ai eu le sentiment constant que ma vie n'était plus possible là, que si je devais revivre ici, je me sentirais comme perdu.
Contre toute attente, ma vie en Île-de-France m'a... manqué ! Quand je suis repassé sur Disney Central Plaza, j'avais une boule au ventre, triste de ne pas être parmi eux, de ne pas passer des journées avec eux dans le Resort, à Paris, ou simplement chez l'un ou l'autre, entre amis. Là, alors que je suis encore à Cannes, j'ai l'impression d'être parti depuis trop longtemps alors que j'ai pourtant tout juste eu le temps de faire et de voir tout ce(ux) que j'avais prévu(s).
C'est probablement triste à lire pour tout ceux qui sont attachés à moi dans le Sud, mais quand je rentrerai dans mon petit studio de Marne-la-Vallée, je me sentirai véritablement chez moi, quand je ferai mes courses dans le Centre Commercial valeuropéen (que tous les provinciaux trouvent trop grand pour s'y plaire !), je me sentirai chez moi. J'ai hâte de retourner dans les parcs Disney, autant qu'à l'époque où je prévoyais mes voyages là-bas longtemps à l'avance.
Dimanche, quand je prendrai le TGV, je n'aurai pas l'impression de retourner à la monotonie de mon quotidien, mais plutôt de retourner dans le "monde" auquel j'appartiens, celui où je me sens continuellement en vacances, même au travail.
Amis DCPistes, vous allez devoir me supporter encore longtemps... j'arrive !